Le gouvernement vaudois interdit la conférence sur le nationalisme prévue samedi dans la région lausannoise.
Il invoque des risques pour l’ordre public. L’appel à une contre-manifestation a motivé sa décision.
La mesure du Conseil d’Etat a été prise en application de la clause générale de police. Elle est valable sur l’ensemble du territoire cantonal et elle reste applicable si la date précitée est différée, indique le gouvernement dans son communiqué.
Le gouvernement a fait «une pesée d’intérêts» entre la liberté d’expression et l’ordre public, explique Laurence Jobin, déléguée à la communication du Département des institutions et de la sécurité (DIS), interrogée par l’ats. L’appel lancé par divers mouvements à une contre-manifestation a signifié que l’événement pouvait représenter une menace pour l’ordre public.
Dispositif prévu
La police cantonale a prévu un dispositif pour faire respecter cette décision, poursuit Laurence Jobin. Elle agira en conséquence et les organisateurs seront dénoncés pénalement au cas où ils violeraient l’interdiction décidée par le Conseil d’Etat.
La manifestation annoncée mentionnait trois orateurs, dont Philippe Brennenstuhl, fondateur et président du Parti nationaliste suisse (PNS) – Vaud et Romandie. Ils devaient «donner leur point de vue sur le nationalisme en Europe», avant un concert du groupe français Frakass, connu sur la scène d’extrême droite de l’Hexagone.
Appel à la mobilisation
Mercredi matin, différents mouvements et personnalités ont lancé un appel «Mobilisons-nous contre l’extrême droite». «Le fascisme n’est pas un courant politique comme un autre et ne doit pas être traité comme tel», souligne le tract qui annonçait un rassemblement pour s’opposer aux fascistes.
Après l’annonce de l’interdiction, la contre-manifestation tombe à l’eau, note Pierre Conscience, secrétaire de solidaritéS Vaud. Il se félicite que la mobilisation ait eu de l’effet et que l’Etat ait réagi. Il ne faut pas que ces gens se sentent à l’aise sur le territoire suisse, ajoute-t-il.
Gros rassemblement outre-Sarine
Le rendez-vous prévu samedi «dans la région lausannoise» survenait après le rassemblement d’Unterwasser, qui avait réuni environ 5000 personnes, et celui de Kaltbrunn dans le canton de Saint-Gall. Les deux réunions ont entraîné de fortes réactions, notamment politiques. Le Parti socialiste st-gallois a ainsi demandé la démission du commandant de la police cantonale. (ats/nxp)
(Créé: 02.11.2016, 16h34)