24heures. Le site de la figure d’extrême droite française avait publié un dessin du visage de Charlie Chaplin devant l’étoile de David, avec la question «Shoah où t’es?» en 2016. La Cour de cassation a confirmé sa peine de 5000 euros de jours-amende.
L’essayiste français d’extrême droite Alain Soral a été définitivement condamné par la justice pour contestation de la Shoah. Il avait publié des conclusions de son avocat dans une autre affaire, qui «minimisent et banalisent les souffrances des victimes et leurs conditions de vie dans les camps» de concentration.
Alain Bonnet dit Soral, 63 ans, figure de l’extrême droite et un temps membre du Front national, avait été condamné pour ces faits le 25 juin 2020, par la Cour d’appel de Paris, à 5000 euros (environ 5300 francs suisses) de jours-amende. Dans un avis rendu le 19 octobre et consulté mardi par l’AFP, la Cour de cassation a validé cette décision, rendant ainsi la peine d’Alain Soral définitive.
«Shoah où t’es?»
Aux sources du dossier se trouve une autre affaire: en 2016, le site d’Alain Soral avait publié un dessin représentant, sur une fausse Une titrée «Chutzpah Hebdo», le visage de Charlie Chaplin devant l’étoile de David, avec la question «Shoah où t’es?» référence à la Une polémique de «Charlie Hebdo» après les attentats de Bruxelles, «Papa où t’es?». Pour cette publication négationniste, Soral a été définitivement condamné à 10’000 euros de jours-amende.
En novembre 2017, le même site avait publié les conclusions de son avocat Me Damien Viguier dans l’affaire «Shoah où t’es?» Il y citait par exemple le négationniste Robert Faurisson et commentait les amoncellements de chaussures et cheveux dans les mémoriaux de la Shoah.
Pour cette seconde publication, le tribunal correctionnel avait condamné Alain Soral à un an ferme en avril 2019, en assortissant cette peine d’un mandat d’arrêt, tout en condamnant Damien Viguier à 5000 euros (environ 5300 francs suisses) d’amende pour complicité.
Multiples condamnations
Le parquet avait cependant fait appel, estimant que le tribunal ne pouvait pas délivrer un tel mandat pour une condamnation au titre de la loi de 1881 sur la liberté de la presse. En appel, Damien Viguier avait été relaxé et la peine d’Alain Soral considérablement allégée. Le prévenu et quatre associations parties civiles avaient formé un pourvoi en cassation.
Alain Soral a déjà été condamné à une vingtaine de reprises, en grande partie pour des infractions de provocation à la haine, diffamation et injure antisémite. En mai dernier, il a été condamné en appel à quatre mois de prison en semi-liberté pour provocation à la haine à raison de la religion, après avoir imputé aux juifs l’incendie de Notre-Dame de Paris.
ATS