Ancien informateur des autorités allemandes, cet homme est considéré comme une figure-clé dans le procès de Beate Z., membre d’une cellule néonazie accusée de meurtres racistes.
L’Office fédéral de la justice a communiqué vendredi au ministère saxon de la justice qu’il n’extraderait pas Ralf M. car les conditions ne sont pas remplies, a indiqué un porte-parole. Pour que la Suisse remette un individu à la justice d’un autre pays, il faut qu’il risque une peine d’au moins un an de privation de liberté en droit helvétique.
L’extrémiste de droite a été condamné en 2009 en Allemagne pour ne pas avoir communiqué l’insolvabilité de son entreprise. Selon le portail en ligne de l’hebdomadaire allemand «Die Zeit», la requête allemande se base sur ce délit, qui n’est pas punissable en Suisse.
Informateur
Ralf M., connu sous le nom de code «Primus», a livré pendant des années aux autorités allemandes des informations sur un trio néonazi caché à Zwickau, en Saxe. Il aurait employé plusieurs membres de la cellule dans son entreprise, dont Beate Z. actuellement en procès avec quelques complices.
L’entreprise a fait faillite en 2007. Poursuivi par les autorités pour ne pas avoir communiqué l’insolvabilité de sa société, Ralf M. s’est enfui à l’étranger avant d’être condamné par contumace. On a appris en 2012 qu’il vivait en Suisse. Il aurait été interrogé par les autorités de poursuites pénales helvétiques.
Meurtres racistes
Les avocats des victimes de la cellule néonazie ont demandé que Ralf M. témoigne au procès, qui dure depuis plus de trois ans. Le trio d’extrémistes, dont deux membres se sont suicidés en 2011 après le braquage raté d’une banque, a vécu des années sans être inquiété à Zwickau.
Il est accusé des meurtres de neuf migrants entre 2000 et 2006 et de celui d’une policière en 2007. En 2001 et 2004, il aurait aussi commis des attentats à l’explosif à Cologne qui ont fait 23 blessés. (ats/nxp)
(Créé: 09.09.2016, 16h39)