Empêcher la tenue du concert néonazi samedi dernier à Unterwasser (SG) aurait été extrêmement difficile, voire dangereux. C’est ce qu’ont expliqué hier les autorités saint-galloises. Elles ont aussi annoncé vouloir élaborer des listes de critères et des outils d’aide pour les communes confrontées à des demandes d’autorisation de manifestations.
«Nous ne voulons pas de ces gaillards chez nous, par principe»: le conseiller d’Etat Fredy Fässler, en charge de la sécurité et de la justice, ne cache pas tout le mal qu’il pense des 5000 participants au festival de rock néonazi tenu samedi. Il a aussi voulu, avec la police, justifier la relative inaction des autorités. On sait désormais que différentes polices cantonales et les autorités fédérales concernées n’ont réussi à connaître le lieu de rendez-vous que lorsque l’événement avait déjà commencé. «A ce moment-là, il aurait fallu des centaines de policiers pour empêcher ou arrêter le concert», écrit le canton. De plus, une telle intervention aurait pu être dangereuse pour les participants et pour des tiers.
C’est pourquoi la police a consciemment renoncé à intervenir et s’est contentée de veiller au maintien de l’ordre et de la sécurité. Le ministère public est en train d’analyser si les observations des policiers suffisent pour ouvrir une enquête.
Le canton va en outre sensibiliser ses communes pour éviter que des organisateurs n’obtiennent à nouveau une autorisation sous un faux prétexte, comme cela a été le cas à Unterwasser.
Les autorités sont aussi sur le qui-vive avant le week-end prochain. Le parti d’extrême droite PNOS («Parti des Suisses à l’orientation nationale») a annoncé qu’il célébrerait samedi la création de nouvelles sections en Suisse orientale. Outre des discours, il y aura, dit le parti, «un chanteur de ballades». Ce dernier, sur Facebook, annonce, en anglais, vouloir «donner des coups à l’aile gauche».
Un autre groupe, Amok, proche du parti, avait joué samedi à Unterwasser. «On parle de Rapperswil», rappelle Fredy Fässler, «mais ce ne sont que des rumeurs. Dans tous les cas, il y aura une forte présence policière.»