La Liberté: Extrême droite · Les polices cantonales romandes étaient sur les dents ce week-end, après l’interdiction, par le Conseil d’Etat vaudois, d’une manifestation de sympathisants d’extrême droite. «Nous avons prévu qu’ils allaient se réunir ailleurs, nous étions donc prêts», explique Jean-Marie Bornet, porte-parole de la police valaisanne. Grâce à la collaboration entre les polices et la Confédération, les recherches ont conduit la police, samedi après midi, sur le parking d’un centre commercial de Riddes (VS). La destination finale était une cantine, à Saxon.
«Vers 16 heures, alors que les premiers participants arrivaient sur le lieu de la rencontre, la police cantonale a déployé un important dispositif. Il a permis de cerner les lieux, d’identifier les participants et les organisateurs et d’interdire la manifestation», poursuit Jean-Marie Bornet. Un procureur était également sur place.
«Les locaux sont loués au club de plongée du village, explique le vice-président de la commune Christian Roth. Le conseil communal prendra des mesures en fonction des résultats de l’instruction.»
Jean-Marie Favre, président du club des plongeurs, reconnaît avoir prêté le local à «un membre passif pour un apéro de remerciement». Il n’a appris la véritable raison qu’au moment du déploiement de police. «Si nous avions su, nous n’aurions pas loué», admet-il.
Craignant que la réunion ne se tienne ailleurs, le canton a émis une interdiction de réunion sur tout son territoire. Une décision discutée au sein du Conseil d’Etat entre Oskar Freysinger, en charge de la sécurité, et Esther Waeber-Kalbermatten, présidente.
La même mésaventure est arrivée à Fully. Une vingtaine de membres se sont retrouvés dans un local de fanfare. La location est assurée par la gérante du café, injoignable hier. Sur place, quelqu’un répond sur un ton excédé «que la salle a été louée à un gars de Fully».
Ironie du calendrier, Oskar Freysinger participait samedi à Berlin à une conférence organisée par le magazine de la droite populiste allemande, Compact, souvent qualifiée d’extrême droite. «Je m’érige contre cette qualification. Il n’y avait personne du Parti néonazi allemand, mais des représentants de l’AfD, de Pegida et des élus régionaux de gauche», rétorque Oskar Freysinger. «S’il y avait eu des crânes rasés et des nazis, je n’y aurais simplement pas participé.» ·
le nouvelliste